Un diagnostic terrain mené de juin à juillet 2023 par trois experts a couvert divers aspects, notamment l’audit qualité des établissements de formation et une enquête qualitative auprès des gestionnaires et enseignants formateurs. Une analyse approfondie des données de l’emploi dans l’industrie du tourisme, réalisée en juillet 2023, a porté sur la période 2018-2023, la tranche d’âge 18-35 ans et le genre. Une méthodologie robuste basée sur la GTEC a permis de cartographier les processus de l’industrie et les métiers HRT.

Le référentiel d’évaluation conforme aux normes ISO 9001:2015 et ISO 21001:2018 a été utilisé pour auditer 20 établissements de formation, avec une auto-évaluation de 15 autres, totalisant 41% des EFP. Les résultats ont mis en lumière des disparités dans l’adéquation emploi-formation, soulignant la nécessité d’une réflexion approfondie sur la couverture de certains métiers, en particulier dans l’hôtellerie.

Concernant les placements, la wilaya de Tlemcen affiche le taux le plus élevé, avec 85% d’offres pourvues, tandis que des motifs tels que la rémunération et le refus de travailler dans le secteur privé demeurent des obstacles significatifs.

Le secteur de la Formation professionnelle, avec 27 spécialités, présente des défis tels que la spécialisation excessive et la déséquilibre dans les offres de formation, soulignant la nécessité d’une approche plus équilibrée.

En conclusion, sept points clés ont été identifiés:

1. La pauvreté des données dont dispose le marché de l’emploi comme le secteur de la formation, laisse apparaitre de façon évidente que la mise en oeuvre d’un observatoire des métiers, des compétences, des qualifications de l’industrie du tourisme, ainsi qu’un suivi digitalisé de l’insertion des diplômés du secteur sont plus que jamais une nécessité vitale pour ces secteurs. Ces outils doivent être la base de travail des CILT, du CNP et de la CPE au plan national ;
2. La nécessité de statuer sur une cartographie des métiers de l’industrie du tourisme, de procéder à un appariement avec celle de la NAME, permettant à cette dernière d’être adaptée et complétée ;
3. La nécessité de statuer sur un REM/REC (répertoire des métiers/répertoires des compétences) officiel qui découle du point précédent, qui serait raccordé à un CNC (Cadre National de Certification) à venir ;
4. La possibilité de créer sur cette base un Registre National des Certifications, raccordé au REM/REC et au CNC, qui permettrait d’adapter et de créer des curricula adaptés à cet environnement normatif ;
5. La possibilité de créer une filière unifiée du CAP au doctorat, avec des passerelles, rendues par l’institutionnalisation d’un CNC, d’un REM/REC, d’une cartographie des métiers assainie ;
6. La nécessité de revoir le dispositif juridique permettant par la suite d’instaurer un système de passerelles entre niveaux et tutelles, et un dispositif de VAE robustes ;
7. La possibilité d’entamer une démarche qualité, sur la base du référentiel qualité élaboré, permettant de procéder à des auto-évaluations et des évaluations seconde partie, pouvant conduire à l’élaboration de projets d’établissements, de projets pédagogiques adaptés, et à une certification qualité, sur la base d’un système de management qualité, préalablement écrit dans le cadre du Programme AFEQ (UE).

Ces recommandations ouvrent la voie à une réforme profonde du secteur, positionnant l’Algérie sur la voie d’une industrie du tourisme florissante.